Eléphants d'Afrique. photo : Sheldrick Wildlife Trust
Bain de boue de jeunes éléphants d'Afrique. Photo : Sheldrick Wildlife Trust
Destruction du stock de défenses de l'état du Kenya. Photo : Mia Collis
Harde d'éléphants de savane. Photo : Sheldrick Wildlife Trust
Bain d'éléphants indiens avec leurs mahouts. Photo : S. Goutenègre
Bain d'éléphants du Sri Lanka. Photo : S. Goutenègre
Les éléphants sont des animaux grégaires, hautement sociables, dotés d'une intelligence et de facultés hors normes. Ils vivent en harde menée par une femelle dominante (souvent la plus expérimentée) appelée la matriarche. Chez les éléphants, c'est Madame qui commande! Les grands mâles, appelés tuskers, vivent généralement seuls. Des groupes de jeunes mâles immatures se réunissent et jaugent leurs forces.Cette vie en société est fondamentale chez les éléphants. Ils ne sauraient survivre seuls. Leur vie, leurs territoires, les migrations, trouver les points d'eau et la nourriture reposent souvent sur les décisions de la matriarche dotée d'une grande expérience qu'elle a acquise elle même de ses aînées.
Très protecteurs envers leurs petits, toute la harde est mise à contribution pour élever et protéger les nouveaux-nés. En bien des points, ils sont semblables aux humains. C'est une vraie vie de famille! Les frères et sœurs, tantes et mères accompagnent les petits et les protègent. En cas de menace, les adultes et sub adultes protègent les jeunes en formant un cercle en rang serré autour d'eux, comme un bouclier.
Leur mémoire n'est pas une légende. Comparable à celle des dauphins, des grands singes ou de l'Homme, ils sont capables de mémoriser un point d'eau sans y revenir pendant des années! De même, ils sont capables de se souvenir d'individus qui ne sont pas de leur groupe, rencontrés sur des points d'eau par exemple. Des individus qui ne se sont pas croisés depuis des années se reconnaissent! Lors des migrations, les matriarches se souviennent des routes à emprunter, notamment avec leur odorat. Cette mémoire collective qui est transmise, permet la survie de la harde. Les éléphants sont des animaux qui ont conscience d'eux mêmes et éprouvent de l'empathie.
- Espérance de vie : jusqu'à 70 ans
- Pèse jusqu'à 6 tonnes et plus grand que son cousin d'Asie
- Des oreilles et des défenses plus grandes que son cousin d'Asie
- L'extrémité de sa trompe comporte deux protubérances "doigts"
- Une bosse sur la tête
- Dos courbé.
Photos : Éléphants au Kenya. Mia Collis/ Sheldrick wildlife trust.
Leslie Beaumoit
- Espérance de vie : jusqu'à 50 ans
- Pèse jusqu'à 5 tonnes
- Des oreilles et des défenses plus petites que son cousin africain
- L'extrémité de sa trompe ne comporte qu'une seule protubérance
- Deux bosses sur la tête, ces dernières étant poilues!
- Dos creux
- Ses pieds comportent plus d'ongles que l'africain
- La pigmentation de sa peau sur ses oreilles et sa trompe peut être rosée (chez l'indien et Sri lankai).
Photos / vidéo: Éléphants en Inde et au Sri Lanka.
Sébastien Goutenègre/ Copyright.
Les éléphants sont des animaux herbivores, ils s'alimentent de toutes sortes de végétaux : d'herbes (grasses ou sèches), de feuillages et d'écorces. Ils peuvent manger entre 150 à 200 Kg de végétaux par jour!
Dans le désert de Namibie, les éléphants ont dû s'adapter et vont jusqu'à casser les arbres pour en manger l'écorce.
Dans plusieurs régions, l'alimentation est source de conflits avec l'Homme. En effet, les éléphants sont très friands de nos cultures et font des ravages dans les champs, au grand désespoir des cultivateurs qui vont jusqu'à les chasser.
Arrivés à un âge avancé, les vieux éléphants commencent à perdre leurs dents (énormes molaires) leurs permettant de mastiquer. Certains peuvent mourir de faim faute de trouver de l'herbe tendre.
Photos / vidéo: Éléphants au Sri Lanka/ S. Goutenègre
Qu'on le veuille ou non, ce qui contribue à la majesté de ces mastodontes ce sont bien ses magnifiques oreilles! D'ailleurs, Walt Disney avait bien insisté sur cette particularité anatomique avec son héros volant Dumbo, sorti en 1941! Bien évidemment les oreilles de nos vrais éléphants ne leurs servent pas à décoller mais ont bel et bien une utilité! Les oreilles des éléphants sont très fortement vascularisées, c'est d'ailleurs à cet endroit que l'on pratique des prises de sang car la peau y est plus fine et les veines bien visibles. Mais LA fonction principale, si ce n'est entendre, est un système de régulation de sa température corporelle. En effet, la nature étant bien faite, ces animaux qui vivent sous des latitudes très chaudes se ventilent constamment en battant des oreilles afin de rafraîchir le flux sanguin traversant celles-ci, ce qui baissera leur température corporelle! Les éléphants d'Afrique ont de plus grandes oreilles que leurs cousins asiatiques car il fait souvent bien plus chaud en Afrique!
Un membre qui ne trompe pas quand on parle d'éléphant! C'est un outil bien pratique à bien des égards, un vrai couteau suisse pour pachyderme! Anatomiquement parlant, il s'agit de la fusion de la lèvre supérieure et de l'appendice nasal! La trompe sert à beaucoup de choses aux éléphants, elle est même vitale! Elle est fortement musclée, avec pas moins de 150 000 muscles et tendons! A son extrémité, la trompe se termine par une ou deux (en fonction de l'espèce) protubérances appelées "doigt". Elle a donc plusieurs fonctions : tout d'abord à respirer, à sentir, à pomper de l'eau (jusqu'à 8 litres) pour boire ou se doucher, à barrir (ce qui lui sert de caisse de résonance), à attraper de la nourriture (également en hauteur), à s'asperger d'eau et de terre, à déplacer des troncs, à communiquer de façon tactile entre individus. La trompe sert de langage à elle seule par différentes postures. En langage éléphant, on se dit bonjour en touchant la bouche de son congénère avec le bout de la trompe! Etant des animaux très tactiles, la trompe leur sert à se cajoler! Parfois, certains juvéniles se font attaquer par leurs prédateurs qui leurs sectionnent la trompe. Ils peuvent évidemment en mourir par hémorragie, mais si ils survivent, sans ce membre à tout faire, ils seront fortement handicapés pour subvenir à leurs besoins essentiels.
Saviez vous que les éléphants perdaient leur dents comme nous?!
Cependant, ils n'en ont pas autant que nous! Ils sont seulement pourvu de quatre molaires, qui présentent des sillons et qui vont se polir avec l'âge. Les défenses sont également considérées comme des dents, des incisives.
Au cours de sa vie, un éléphant peut perdre jusqu'à 6 fois ses molaires, à un intervalle variable de 8 ans. Comme on peut le voir sur le schéma de gauche, la taille des dents va évoluer avec l'âge. Les dents poussent vers l'avant. Quand leur bouche charnue est ouverte, il est difficile de distinguer les dents (voir photo). Arrivé à un âge avancé, 50 à 60 ans, les éléphants ont des résidus de dents. Les pachydermes peuvent perdre beaucoup de poids dû à la perte de leurs dents. Ceux n'en ayant plus, finiront par mourir de faim ou de carence, faute de pouvoir mastiquer.
En captivité, les vieux éléphants sont nourris avec des aliments tendres.
Photos : S. Goutenègre
Schéma : Université de Zurich.
Le pied de l'éléphant est articulé par 4 doigts, chacun composé de 3 phalanges. Le talon étant composé d'un épais coussin de graisse permettant d'amortir l'impact du pas ou de la course. Il est avéré que les pieds des éléphants leurs servent également à communiquer entre eux sur de très longues distances, grâce à l'émission de vibrations subsoniques dans le sol qu'ils peuvent réceptionner avec leurs pieds.
En fonction de la sous-espèce, le pied est composé de 4 à 5 ongles.
Etant donné leur poids, les éléphants sont très sensibles des pieds. Dans la nature, les pachydermes entretiennent naturellement leurs pieds par l'usure naturelle de la marche. Ils déracinent la végétation en tapant du bout des pieds, ce qui entretien les ongles et la corne des pieds.
En captivité, il en est tout autre car les éléphants n'évoluant pas dans des grandes plaines, ont une activité physique restreinte et donc une pousse anormale des ongles et de la corne des pieds qu'il faut alors entretenir régulièrement.
Un mauvais entretien des enclos de ces pachydermes peut engendrer des brûlures des pieds, si ils marchent constamment dans leurs urines (schématisé par les flèches jaunes sur la photo).
Les animaux captifs constamment enchaînés, peuvent présenter des lésions au niveau de la cheville, de la chair, voir des malformations.
Un mauvais entretien des pieds peut engendrer des infections, des boiteries, pouvant aller jusqu'à la gangrène, voir l'amputation.
L'éléphant étant un animal grégaire vivant sur un vaste territoire, il est équipé d'un panel efficace d'outils de communication!
- Le plus évident est son cri appelé le barrissement. Allant de sourds grondements jusqu'aux barrissement les plus aigus! Il est capable d’émettre des infrasons (moins de 20 Hz) inaudibles pour l'oreille humaine.
- Ses pieds! Aussi surprenant qu'il soit, ils sont capables de communiquer sur de très longues distances. En effet, ils peuvent émettre des vibrations subsoniques transmises à travers les tissus de leurs pieds pour voyager dans le sol et atteindre des congénères éloignés, qu'ils perçoivent eux aussi par leurs pieds!
- La chimie! Les écoulements issus des glandes temporales permettent d'informer les autres individus sur l'état physiologique et émotionnel de l'animal, notamment en période de musth, correspondant à l'excitation/ activité sexuelle.
- Les postures physiques! Les éléphants communiquent entre eux en déployant tout un panel de postures : environs 20 postures sont décrites avec la tête, les oreilles et la trompe.
- La trompe! Par le toucher, qu'ils utilisent pour communiquer entre eux. On se salue en mettant la trompe dans la bouche de l'autre individu par exemple. Le toucher est très important pour les éléphants.
Photos : Éléphant du Kenya. Mia Collis
Comme pour beaucoup d'êtres vivants, l'eau est vitale pour l'éléphant qui en est un gros consommateur! Pour s'hydrater bien sûr, il est capable d'engloutir avec sa trompe de grandes quantités d'eau. Mais il en est également très dépendant pour sa peau! Les éléphants adorent prendre des bains et jouer dans l'eau. C'est un vrai délice pour eux. Ils se baignent en général en groupe, même dès leur plus jeune âge. Ils sont également de bons nageurs!
Photos/ vidéo: S. Goutenègre
Les bains de boue sont primordiaux pour les éléphants. En effet, la boue protège leur peau des brûlures du soleil et des parasites. C'est une activité collective qu'ils pratiquent dès leur plus jeune âge. Ils en sont très friands et c'est un beau moment récréatif pour eux. Au Kenya, les éléphants sont même quasiment rouge due à la boue qui les recouvre.
Photo: Mia Collis/ Sheldrick Wildlife Trust
Objet de toutes les convoitises... Depuis des décennies, les éléphants aussi bien d'Asie et surtout d'Afrique ont vu leurs effectifs fondre face au fléau du braconnage. On estime qu'en Afrique, un éléphant est tué toutes les 15 minutes. Chaque année entre 20 000 et 30 000 éléphants sont abattus. L'ivoire fait l'objet d'un trafic internationale, principalement pour le marché asiatique. En 2021, l'UICN a classé l'éléphant de forêt comme espèce en danger critique d'extinction. Au final, saviez vous que les défenses étaient tout simplement... des dents!
D'après le WWF, en Afrique la recrudescence du braconnage au cours de ces dernières années a entraîné un déclin des populations d'éléphants de forêt (-62% de 2002 à 2011 en Afrique centrale) et de certaines populations des savanes (-48% entre 2010 et 2015 au Mozambique et -60% de 2009 à 2014 en Tanzanie par exemple). Sur l'ensemble du continent africain, en 2019, environs 50% des décès d'éléphants constatés sont dus au braconnage, avec des disparités régionales (environs 70% en Afrique centrale et 30% en Afrique de l'Est et Australe). On estime qu'un éléphant est abattu toutes les 15 minutes.
L'existence de marchés domestiques de l'ivoire au niveau de l'Afrique et de l'Asie stimule la demande. Ces marchés sont alimentés par le commerce illégale à l'origine du massacre des éléphants depuis les années 80. Cette demande d'ivoire pour la fabrication d'objets de décoration, de bijoux, est en train de pousser les éléphants au bord de l'extinction. Ces groupes criminels organisées ont de larges ramifications, allant du trafic d'espèces menacées, à la corruption, à l'extorsion et au blanchiment d'argent. En Afrique, on estime à 25 millions de Dollars les pertes de revenus touristiques liées au braconnage.
Les Etats à l'origine de cette demande d'ivoire dans les années 80/90 comme l'Europe, les Etats-Unis et surtout la Chine et le Japon ont tous revu leurs copies et ont pris conscience des enjeux pour ces espèces. La France comme le Kenya ont récemment détruit leur stock d'Etat, comme d'autre pays européens. En 2020, la Chine et le Japon ont décidé de ne plus faire commerce de l'ivoire. Cependant, en 2021, certains pays africains comme le Zimbabwe ou le Botswana ont de nouveau autorisé des permis de chasse, jusqu'à 500 éléphants par saison. La chasse au trophée étant redevenue à la mode surtout aux Etats-Unis. Il suffit de débourser 70 000 Euros pour abattre un vieux mâle et ramener ses défenses à la maison.
En réaction au braconnage il semblerait que de plus en plus d'éléphants naissent sans défense. En effet, au Mozambique, d'après Joyce Pool, une spécialiste du comportement qui suit les populations du parc de Gorongosa, les plus vieux individus qui ont connu la guerre et le braconnage pendant près de 15 ans, n'ont plus de défenses. Pendant ce conflit, près de 90% de la population d'éléphant fut décimée. Ne pas avoir de défenses s'est avéré être un avantage biologique face au braconnage. Selon les derniers chiffres, un tiers des jeunes femelle nées après le conflit de 1992, ne portent pas de défense. Cette caractéristique touche en général 2 à 4 % des femelles d'Afrique. D'après Joyce Pool, sur les 200 femelles adultes connues du parc de Gorongosa, 51% de celles qui ont survécu à la guerre ne possèdent pas de défense, tout comme 32% de celles nées après la guerre.
Cette tendance est également observée dans d'autres pays où la pression du braconnage a un fort impact sur les hardes ne présentant pas de défenses. En Afrique du Sud, à la fin des années 2000, 98% des 174 femelles du parc de Addo ne possédaient pas de défenses.
En Tanzanie, pays fortement touché par le braconnage dans les années 70-80, environs 35% des vieilles femelles de plus de 25 ans sont dépourvues de défenses, contre 13% pour les femelles entre 5 à 25 ans.
Il semblerait également que dans les pays fortement touchés par le braconnage comme le Kenya, la taille des défenses aussi bien chez les mâles que chez les femelles a diminué. Une étude publiée en 2015 démontre qu'en comparant la taille des défenses d'animaux capturés entre 2005 et 2013 avec celles des pachydermes abattus entre 1962 et 1968 (soit avant la grosse période de braconnage des années 70-80), d'importantes différences de tailles sont alors constatées. En effet, les animaux ayant survécu à cette période de braconnage présentaient des défenses 21 % plus petites chez les mâles et 33% chez les femelles. Le même phénomène est constaté chez leurs descendants. D'après les auteurs de cette étude, la taille des incisives (défenses) est souvent héréditaire et possède une influence génétique conséquente.
Ces dernières années, la pression humaine sur les populations d'éléphants sauvages du Sri Lanka s'est accrue, résultant d'un empiétement des surfaces agricoles sur les espaces naturels. Les accidents mortels d'éléphants agressant les Hommes sur les routes ou dans leur maison sont devenus très fréquents. Les animaux se rapprochent de plus en plus des infrastructures humaines à la recherche de nourriture, pillant même les récoltes. A l'Est du pays, certains pachydermes sont contraints de se nourrir dans des décharges...
A l'Est du Sri Lanka, depuis quelques années, la réduction du territoire des éléphants les a contraints à se rabattre sur les décharges de la région. Des hardes entières passent leurs journées à trier et cherchent à se nourrir au milieu des plastiques et autres cartons et matières toxiques. Une vingtaine de pachydermes ont déjà perdu la vie dûes à des occlusions intestinales. Des aménagements ont été fait avec la construction de barrières électrifiées que les éléphants arrivent à détruire.
Photos : Tharmaplan Tilaxan
Une situation de plus en plus inquiétante que les autorités locales ne prennent pas à la légère. De par la perte de leurs territoires, les éléphants sont contraints de se rapprocher des zones d'habitations et des récoltes. Ils n'hésitent pas à piétiner et dévaster les cultures ce qui provoque la colère des habitants qui les chasse sans les tuer (les pachydermes sont sacrés et respectés au Sri Lanka). Certains éléphants vont même provoquer des accidents de la route en chargeant des bus et autres deux roues. Des dizaines de personnes sont tuées chaque année.
Récemment, un automobiliste s'est vu condamné à une amende de 1000 Dollars suite au harcèlement qu'il a fait subir à un éléphant. Ce dernier s'est amusé à aveugler et harceler le pachyderme avec son véhicule, publiant la vidéo sur les réseaux sociaux. Ces attitudes renforcent la méfiance et la colère des éléphants envers l'Homme.
Photos/ vidéo : Sébastien Goutenègre/ capture d'écran Twitter
Fort heureusement, certains hommes ont la sagesse de s'occuper des victimes du braconnage et notamment des nombreux orphelins livrés à eux mêmes, sans espoir de survie sans leur mère et leur groupe. L'association Défense: Wildlife Conservation Projects soutient financièrement deux orphelinats au Kenya et au Sri Lanka, qui font un énorme travail de conservation sur le terrain et qui ont besoin de fonds! Un éléphanteau ça mange et ça boit beaucoup! Tout cela a un coût. La logistique, tout comme les soigneurs dévoués qui veillent sur eux. Élever un éléphanteau est un engagement sur 10 à 15 ans, ce qui implique un dévouement sans faille pour l'accompagnement physique et psychologique de ces animaux qui ont subi un traumatisme. Depuis de nombreuses années, ces programmes de réintroduction donnent de très bons résultats et les premiers éléphants sauvés il y a 20 ans sont libres et parents à leurs tours. Les unités de terrain, vétérinaire et anti-braconnage, sont toutes aussi nécessaires et demandent beaucoup de moyens.
Photos: Mia Collis/ Sheldrick wildlife trust
Sébastien Goutenègre avec un éléphanteau au Sri Lanka.
Chaque année, des dizaines d'éléphanteaux sont sauvés d'une mort certaine et trouvent refuge dans ces orphelinats où ils seront choyés, élevés au biberon et protégés. Un long apprentissage de la vie d'éléphant les attend pour faire d'eux les dignes descendants de leurs aînés disparus. L'association soutien financièrement ces orphelinats.
Une fois arrivé à l'adolescence, la plupart de ces orphelins sont transférés dans une unité de ré-introduction afin de leur apprendre la vie sauvage, appréhender leur milieu et côtoyer leurs congénères sauvages. Une fois prêts, ils retrouveront la liberté et reviendront parfois rendre visite à leurs humains/ sauveurs.
Au Kenya, constamment sur le terrain, l'unité vétérinaire de la Sheldrick wildlife trust vole au secours des dizaines d'éléphants victimes d'empoisonnement par fléchage, de blessures par pièges (ce qui inclus également d'autres espèces de la faune sauvage comme des zèbres ou des girafes). Tout cela demande une grosse logistique et du personnel.
Cette unité travaille sans relâche sur le terrain pour dénicher les nombreux pièges de barbelé ou repérer une activité suspecte de braconnage. Au Kenya les larges superficies des parcs n'aident pas à couvrir la totalité du territoire et ça, les braconniers l'ont bien compris... La formation du personnel et la motivation des troupes est un pilier essentiel pour lutter contre ce fléau. Chaque année, plusieurs rangers sont tués par les braconniers.
Nous nous demandons souvent ce que nous pouvons faire à notre niveau pour que les éléphants ne souffrent plus. Nous pouvons commencer par revoir notre façon de nous "distraire", notamment en ne cautionnant pas certaines pratiques. A commencer par l'exploitation d'animaux sauvages dans les cirques pour l'amusement de tous. On se souvient tous de scènes traumatisantes dans Dumbo... film que tous les enfants devraient voir! C'était en 1941, une autre époque. Il faut savoir que ces animaux passent une grande partie de leur vie dans ces cirques à constamment répéter les mêmes numéros, voyageant beaucoup sous des latitudes d'où ils ne sont pas originaires pouvant causer des problèmes cutanés ou ophtalmiques. Les différents numéros qu'ils exécutent pendant des années entraînent des pathologies souvent douloureuses comme des malformations, arthrose, ou problèmes de pieds... On ne parle pas du stress et des conditions de détentions. En 2020, certains pays européens se sont réveillés en interdisant l'exhibition et l'exploitation d'animaux sauvages dans les cirques.
En voyage à l'étranger, notamment en Asie du Sud Est, abstenez vous de faire des balades à dos d'éléphants. Cela parait exotique et sympathique, mais l'éléphant qui vous porte a subi de graves traumatismes psychologiques en étant séparé tôt de sa mère, battu puis "cassé" psychologiquement afin qu'il obéisse. Au niveau physique, ils sont dressés à obéir "grâce" à un pic que le mahout plante dans la bosse de la tête, endroit très sensible pour l'animal. Une pratique cruelle. L'éducation commence par les enfants qui comprennent très bien le problème quand on leur explique ! Aux adultes de pratiquer un tourisme responsable.
Notre engagement pour la préservation des éléphants dans leur milieu, nous amène à nous investir sur le terrain pour suivre l'évolution des programmes et apporter notre soutien financier, logistique ou humain. Dans ce cadre, Sébastien Goutenègre, président et fondateur de l'association, et Patrick Meunier, co-fondateur et secrétaire général, étant particulièrement sensibles à la cause des éléphants, se rendent régulièrement depuis 2016 au Sri Lanka, pour notamment suivre les populations du parc national de Mineriya et s'investissent auprès de l'orphelinat de Pinnawela. Le Sri Lanka a connu en 2022 une crise sans précédent, aussi bien politique, qu'économique et touristique, privant les populations des ressources et besoins élémentaires. Les éléphants ont plus que jamais besoin de nous.
Depuis 2016, nous avons entrepris le suivi des populations d'éléphants dans ces deux parcs. Pourquoi ces deux parcs? Le premier, Mineriya est un des plus gros réservoir d'eau de la région Nord. A la saison sèche, la plupart des hardes du Nord de l'île convergent vers ce site qui, une fois le lac quasi asséché, laisse place à de larges plaines . Herbivores, les pachydermes y trouveront de l'herbe grasse à volonté pour plusieurs semaines. C'est également un site de baignade pour eux.
Nous préconisons de nous rendre en général à la même saison, au printemps, afin d'obtenir des données fiables et constantes dans le temps. Le réchauffement climatique a pour conséquence des moussons plus longues ou décalées d'une année sur l'autre. Si la mousson s'éternise, les éléphants restent proche de Minerya, et se rabattent dans le parc de Kadula dont la typographie est différente, composée de forêt dense pour se protéger et de canaux.
Au plus gros de la saison sèche, Mineriya peut accueillir près de 220 éléphants. Notre comptage en jeep à permis de dénombrer 116 individus en une seule journée, contre trois individus pour les observations les plus faibles.
Nous comptabilisons et suivons dans le temps les grands mâles solitaires pourvus de défenses ou non.
Photos : P. Meunier et S. Goutenègre
Sur cette vidéo, c'est l'heure de la tétée pour cet éléphanteau du parc de Kadula. S. Goutenègre
Chaque année, nous nous impliquons humainement auprès de cet orphelinat qui accueille près de 80 pachydermes. Orphelins, subadultes, grands mâles sauvages dangereux... les besoins sont grands pour s'occuper de tout ce petit monde. Nous avons créé des liens forts avec les équipes locales et les habitants. C'est autant une aventure animalière qu'humaine, qui nous renforce dans l'idée de les aider. Découvrez nos journées à leurs côtés.
Cet orphelinat créé dans les années 70 est géré par le gouvernement et fait partie du département zoologique et botanique. Près de 200 personnes travaillent dans ce département dont une 100 ne à l'orphelinat. Il accueille près de 80 pachydermes orphelins dont une trentaine de grands mâles sauvages ayant pu causer des problèmes (destruction des récoltes ou attaque ayant entrainé la mort). L'orphelinat se veut exemplaire quant aux soins apportés et à la gestion de leur pachydermes. Les animaux sont baignés deux fois par jour dans une rivière en contre bas. Ils font l'objet d'un suivi journalier par l'équipe vétérinaire.
L'orphelinat a fait de gros effort en terme pédagogique et d'accueil du public. Une salle pédagogique avec des ossements initie les touristes à l'anatomie des pachydermes et à leur place sacrées dans la culture Sri lankaise. Un programme de volontariat payant est mis en place pour accueillir les touristes comme volontaire ou dans un cadre vétérinaire. Nous intervenons dans ce cadre-là. L'approche des éléphants est strictement encadrée, car la plupart ne sont pas enchaînés, sauf les grands mâles en période de Musth, qui peuvent devenir incontrôlables.
La balade à dos d'éléphant est proscrite ici. Les animaux ne sont pas là pour amuser les touristes mais bien pour être pris en charge. Nous encourageons d'ailleurs les voyagistes et les touristes venant au Sri Lanka de bannir ce type d'activité de leur programme...
Photos : S. Goutenègre/ P. Meunier
Le président de l'association Sébastien Goutenègre, vous présente l'orphelinat.
Les pachydermes sont conduits par petits groupes à la rivière deux fois par jour pour leur bien être et les interactions sociales. Les plus réfractaires à la baignade sont arrosés avec une lance qui sert également de traitement thalasso pour les individus présentant de l'arthrose. Les animaux sont libres, sans chaîne. Sébastien et Patrick vous montrent comment cela se passe.
L'entretien des hangars où dorment les éléphants pour la nuit n'est pas une mince affaire sous la chaleur écrasante! Il faut nettoyer les restes de nourritures de la nuit, les bouses et laver le sol. Il faut ensuite recharger les rations de végétaux, soit 150 kg de feuillage par individu, pour les 80 pensionnaires. Une logistique bien rodée avec des chargements entiers de branchages qui arrivent dès 7h le matin.
Photos / Vidéo : Patrick et Sébastien à la manœuvre dans une bonne ambiance avec les mahouts.
Une trentaine de grands mâles sont accueillis à l'orphelinat. Ces mâles sauvages ont pu causer des problèmes dans des villages, détruits des récoltes ou même chargés ou tués sur les routes. Les éléphants étant sacrés et protégés au Sri Lanka, le gouvernement les prend en charge. En période de musth, où leur testostérone est au plus haut, ils peuvent être incontrôlables. Ces colosses de 3 à 5 tonnes sont alors temporairement enchaînés pour notre sécurité et sont lavés sur place. Nous avons eu la chance d'en côtoyer et bichonner. Certains présentent d'énormes défenses d'autres non.
Fait exceptionnel et rarissime chez les éléphants, l'orphelinat accueille deux jumeaux et leur mère. Ils sont bichonnés et restent en compagnie de leur mère. Une attention particulière leur ait apporté notamment pour les laver. Ils ne mangent pas encore de nourriture solide, ils tètent encore, mais leur mère leur apprend comme se nourrir et se servir de sa trompe. Autre rareté, leur mère présente des yeux clairs gris/ vert et sa livrée fait d'elle une éléphante sacrée.
Photos / vidéo : Les jumeaux Sajjana et Disa que Sébastien bichonne.
Vidéos : S. Goutenègre / P. Meunier
Ces majestueux pachydermes sont menacés en Asie et en Afrique par la perte de leurs habitats, leur exploitation pour l'industrie forestière et touristique et surtout à cause du braconnage. Un éléphant est tué toutes les 15 mn en Afrique! Partagez votre amour des éléphants et faites les connaître! Rejoignez nous sur notre page Facebook pour célébrer les éléphants!